Galanterie et faux-semblants (Les Dahlias bleus) (French Edition) by Charlie Cochet & Macy Blake

Auteur:Charlie Cochet & Macy Blake [Cochet, Charlie & Blake, Macy]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9791038130906
Éditeur: MxM Bookmark
Publié: 2024-01-16T23:00:00+00:00

Chapitre 10

Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?

Saphir regarda le carton d’invitation, les sourcils froncés.

Les mots élégamment écrits n’avaient pas changé, la douzaine d’autres fois où il les avait lus, alors qu’est-ce qui lui faisait penser qu’ils allaient le faire maintenant ? Il n’arrivait toujours pas à le croire. Au cours des derniers bals et soirées auxquels Cas et lui avaient participé, ils avaient entendu des rumeurs, mais Saphir pensait que ce n’était rien d’autre que des absurdités propagées par des commères.

L’invitation qu’il tenait entre ses mains confirmait la véracité des rumeurs.

Dans deux semaines, le Roi Datura accueillerait le Bal d’Hiver au palais.

Pour Saphir, cela n’avait aucun sens. Le jour du bal marquerait le premier anniversaire de la mort du Prince Brandr. Pourquoi le roi organiserait-il une fête extravagante pendant ce qui devait être – après le jour fatidique – l’un des moments les plus douloureux de sa vie ? S’attendait-il vraiment à ce que les invités soient joyeux ? À ce qu’ils fassent comme si de rien n’était entre ces murs ?

Lorsqu’un coup fort fut frappé contre la porte d’entrée, Saphir tendit la main pour empêcher Ansel de se lever du canapé où il faisait la sieste, quelques instants plus tôt. Suri leva les yeux de son livre, les sourcils froncés d’inquiétude. Ils n’attendaient personne. Saphir ouvrit la porte, surpris de trouver un des gardes du roi au garde-à-vous.

— Baron Archer, Sa Majesté le Roi Datura requiert votre présence au palais.

— C’est à quel sujet ? demanda Saphir.

— On ne m’a pas donné cette information, monseigneur.

— Très bien.

Saphir se détourna et récupéra son manteau à la patère. Il sourit à Suri pour la rassurer et lui dit :

— Je reviens vite.

Son regard se déporta sur Ansel, qui comprit, au léger signe de tête de Saphir, qu’il était chargé de veiller sur sa sœur. Après quoi, Saphir quitta leur maison et suivit le garde jusqu’à la voiture qui l’attendait devant.

Il ne fallut pas longtemps pour atteindre le palais. Saphir passa la majeure partie du trajet à se demander ce qui pouvait se passer. Parce qu’il devait se passer quelque chose. Saphir n’avait pas vu le roi, ni reçu de message de sa part, depuis qu’il avait accepté d’emmener sa sœur en ville pour faire ses débuts. Alors que la voiture remontait l’allée de gravier, le palais était visible au loin et Saphir ne pouvait ignorer la sensation de lourdeur qui continuait de peser sur le domaine royal.

L’endroit était désert. Les jardins dépeuplés de toute personne les arpentant sous le soleil matinal. Le palais lui-même semblait froid, et, une fois que Saphir eut suivi le garde à l’intérieur, la mélancolie ambiante s’intensifia, comme si le bâtiment lui-même était en deuil.

Lorsque Saphir était capitaine, ces salles étaient remplies de vie et de rires. Il y avait toujours eu quelqu’un en visite, des invités du roi ou des amis de Brandr. Les enfants couraient partout, riaient et jouaient, poursuivis par leurs nounous, au cas où ils renverseraient quelque chose de coûteux pendant leurs jeux.

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